Invitée,
je n'ai pu arriver à cause d'une panne automobile stupide...
Je comptais retrouver mes cartes, expédiées en début
de semaine dans le cadre du projet d'art postal "People without
name", c'est à dire "Peuples sans nom".
Au début, j'avais, je ne sais pourquoi, compris "Peuples
sans visages"... ce qui revient au même, finalement.
Ma
démarche, double, était en fait très ambigue.
D'abord, j'ai voulu intervenir en tant que membre souvent écarté
de l'Humanité, 2ème sexe, de ces 51 % qui n'ont souvent
même pas le droit de vote... Cette partie de l'Humanité
qui n'a le droit que de se taire. La femme.
Voilée, dévoilée.
Alors, j'ai montré ce corps de femme. Corps masqué,
aplati. Corps dénudé. Corps... Sans tête et
sans bras (sans visage), sans pieds pour s'enfuir.
Corps exhibé, corps mutilé.
Un corps estampillé comme ces quartiers de viande à
l'étal des boucheries...
Un corps froissé, fripé, plié, déchiré,
peut-être !
Je comptais ensuite, sur place, m'attaquer à tous les corps; corps
masqués, corps révélés. Ce qui s'en montre, ce qui en émerge...
Scanner ce que chacun aurait bien voulu m'en confier.
Un peuple sans corps est un peuple sans identité réelle.
Avec toutes ces images, j'aurais reconstitué (peut-être) un corps,
une image de corps chimérique... L'image d'un corps Humain: homme
et femme, blanc et noir, nu et habillé. Un corps ré-uni.Réconcilié.
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Photo
: Paola Spinelli

Katia Baldini,
Titi Baldino, Vittore Baroni, Roberto Bergamo, Francesco Fiorista,
Desideria Mazzafoglia, Francesco Mandrino, Paola Spinelli, Hector
Tierno...
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