Lauranne

" Librairie Un Regard Moderne "
Paris, septembre 1999

Participation au
Happening
du
Peintre Nato

Lauranne dans la librairie. Au premier plan, Le Peintre Nato. Septembre 1999

Les livres sont mon univers. Enfant, je dévorais les tas de journaux stockés dans les placards, destinés à d'autres usages. J'ai déniché aussi bien des exemplaires de Détective (!) cachés sous le lit de mes parents et que je remettais précautionneusement à leur place... Parfois, il m'est arrivé de trouver un numéro de Play Boy, mais bien rarement, et j'étais déjà bien plus grande. Chez mes grands parents, je lisais Nice Matin.
Ce que j'aimais le plus, dans tout ça, c'était les faits divers, comme les articles de Détective. Je croyais que ça me renseignait sur la vie des adultes, des autres êtres humains. Ce qui me fascinait, c'était les explications, et la vie des gens... Comment ils en étaient arrivés là...
Femmes enlevant leur voisin, père découpant ses enfants, militaire violant une jeune mariée...

Àcôté de ça, j'avais treize ans révolus que ma Grand-Mère s'opposa à ma lecture des Voyages de Gulliver...
Que je me hâtais de dévorer en cachette, surprise d'y découvrir des aventures méconnues, mais très intriguée par l'interdiction... Était-ce à cause de la description de la Géante nue ? ou bien parce que l'auteur a montré un héros obligé une fois de demander de l'aide pour uriner ?
Cette question me tracasse encore.


Mais, bon, il m'était, après tout plus facile de lire ces petits articles mal ficelés qui font toujours les choux gras de Nice Matin : Jeunes filles arnaquant de vieux messieurs naïfs à la descente du train, jaloux abattant sa maisonnée, ...
J'étais moins intéressée par les histoires de voleurs à la tire, tant ceux-ci me paraissaient éloignés de mon monde.

Par contre, je me rappelle de mon sursaut à la lecture dans Détective d'un article dégoûté qui décrivait un être pervers se repaissant de la vue d'une paysanne plus très jeunes courbée sur sa récolte... Il m'était arrivé d'observer des femmes aux champs, et ces matronnes de villages arrachant leurs poireaux. D'où venait la perversité ? D'observer sans être vu, ou de contempler des derrières non conformes ?

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Mise à jour : 12-May-2002