Un jeu
qu'on appelle pureté
Une rue, des maisons, et voici un puzzle !
Des pieds, des genoux, un chemin, et voici la cécité !
Un perdant, un gagnant, et voici le sifflet !
Nous autres, oiseaux, nous aimons nous poser sur cette limpidité.
Nous sautillons de quelques pas sur ce terrain plat
en hochant la tête, la gorge, la queue,
et le cur nous vient de continuer la partie
sur la branche d'un chêne, la clôture d'un parc, l'herbe
d'un pré !
Mieux que la miette est le pain,
mieux que le toit, la nuée !
On peut toujours mieux revenir et s'enfuir,
s'enfuir et revenir
au lieu où la fontaine ne boit qu'une défaite certaine,
où l'issue est issue.
Pour
nous autres oiseaux
cette limpidité ne manque pas de trilles
mais elle voudrait entendre chanter nos osselets !
Comment faire babiller des jouets inamovibles
dans un jeu aussi dur, aussi difficile,
où tout est défini, englué, mélangé
?
Le sérieux sur la branche
est une avant-saison
de l'eau qui va mûrir
des fleurs qui vont tarir.
Elles formeront une ronde
avec le poids de l'air
dont l'obscurité n'aura rien d'avilissant.
Il n'y a qu'un trouble,
celui qui contrefait l'envie d'atterrir,
celui qui l'imite,
qui puisse nous entraîner
à ce jeu qu'on appelle pureté.
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