Fortunio

D'écrire
Carnaval des animaux
Moiteur

Parus au " Nœud des Miroirs" :
Banlieue du corps

Itinéraire d'un poème sans écho

Le Nœud des Miroirs

D'écrire

il faut que l’hiver aboutisse
il faut des lendemains qui chantent ou déchantent
il faut que la poule succède à l’œuf
le jour à la nuit
le coq à l’âne gris
la nuit à l’ennui
le patin à la glace
l’œuf à la coque
la raison possible
à la déraison probable
la raison du meilleur à la fable

mais il ne faut pas que le pas soit nié
ni le dessous ni le dessus du panier
non plus que l’effronté nie le niais

ou bien
tombent les icônes
en chapelures comiques
comme des cônes
de neige cosmique
sur la lande désolée

que sont les étourneaux devenus
compagnons de nos mensonges
et de nos rêves
captifs des artificiers d’un jour

qui sont tous ces gens
dégustant de délicieux insectes
attablés au bistrot des souvenirs

non il ne faut pas que le pas soit nié
ni le dessous ni le dessus du panier
non plus que l’effronté nie le niais

26-10-03


début

Carnaval des animaux

L’éternuement ou l’évidence avide de l’éther nu
quand plus vrai n’est rien que le plaisir
vénérien

quand l’amant aime la maman
ou que les staphylocoques se dorent au soleil ponant
livide et vert passe l’hiver

quand le menuisier l’âme amenuisée se douche à la Saint Pancrace
ou que l’haltérophile sélénite la tête au Carré d’Art soulève des œufs à mi mollet

quand le rapin de Rubens dispose des follicules de la mollassonne au cou fin
ou que l’aimant de l’Imam attire les foules

alors au Carnaval des Animaux les autobus tombent à l’eau
les plus vieux mammouths se dégarnissent
et faisant fi des civilités boxent leurs doyens mitoyens

alors le rat chie le choléra ou bien la chicorée
le chat de Benjamin Rabier qui rit de tout ce charivari
médite en secret sur le rachis de Parmentier

seul le crime est à l’ombre au zoo

20-02-05

début

Jadis et naguère (2° écriture)


attente d’une voix douce et tranquille
qui ne vient pas

envie de parler à la voix douce et tranquille
qui ne vient pas

marcher en rêvant le long de la Garonne
attendre à son insu
le long des rues

mêler au souvenir d’un chien rôdeur
celui de la boue des chemins

oublier ce fumeur de pipe assis sur un banc
prince des rues au milieu de la nuit
guettant la voix douce et tranquille
qui ne vient pas

recueillir des passants le long murmure qui s’éteint

capturer dans sa mémoire d’insurgé
le rire sauvage des vieux murs

15-07-04 (d’après un texte du 20-10-63)

début

Moiteur


il pleut des mots
méli-mélo
l’air est plus léger
que l’eau

il pleut des miettes
que le temps égrène
dans la moiteur vaine
des mois sans couleur

indemnes
des mains touchent des mains
dans l’émoi effleurés
des doigts s’effilochent

pas d’alarme
quand sur les toits
la pluie
larmoie

14-04-02

début

Le Nœud des Miroirs