Lauranne

Parfois, un texte m'émeut; parfois, il me donne envie d'y répondre...

En écho à "Hype à ta face" (*) de Efpé

Aïe à ta fesse

- Ta fesse aime ma fesse : Emma fesse !
- Je n'essuie plus les cons. Bouba et moi, nous avons désossé, sauf que j'ai frotté à la Smirnoff ma binette malotrue, agencée comme une fliquette en Héros's manque, bétaillant parmi la Sid à Minets, la Bouba tabou.
- Un jour, j'aimerais pouvoir entrer dans une bijouterie de famille avec les miens, sans Kalachnikov.

- La Bouba gare, elle a dû bagarrer sec ses rimmels en bouts de ligne.
Retour à la vie parisienne, triste pépée à vider seule son frigide, à empiffrer des types qui te parlent d'oseille comme ils branlent du Corneille et moi, je remplis les vides mâles de tartes dans la gueule sans moufter.
- Je suis seule et ment, mais je suis sincèrement craignosse avec les vides qui passent.

- Seulement désallumée, désaliénée des en-cas graves en cas de coup dur.
- Bouba, tu vis comme un cheval de course qu'a pas de jockey.
- Pas de jokes avec moi, t'auras des mauvaises surprises.
- PC de crise, qui s'allume avec son Mac. La fille bouffe son Apple assise sur sa nappe.

Soraya peut pas la mettre, elle a pas le matos. L'online se déjante avec si peu de n'importe quoi. Amélie, c'est une souris, tu la tiens fort et ça roule. Moi, j'ai cru que tirer la queue suffisait. Mortal Kombat. Tout a pété dans son cinoche, et les crans ont morflé. J'ai dû tricoter ses fusibles avec les dents. Son verlan s'en est tout tourné. Valait encore mieux mâcher droit devant qu'Hacker un Joy Stick sur un site borderline. On se croirait dans Titanic. On a bouffé tout ce qui dépassait, enflées comme des rates coincées dans leur trou, et carburé un max pour nettoyer les joints.

Après, on se croise à Marjolaine, avec nos sacs en raphia.

- Bon, mais le truc à Bouba, c'est de chromer les robinetteries des chiottes du Hilton.
- Tu crois que ça va couler de source, que ça sera nickel, que les plombes vont passer toutes seules, tripotées par des mains javellisées. Taisefous !
- Maintenant, tu fais ce que tu veux. Tu laisse la fille à ses problèmes de mate et de baigneurs vidés. Faut pas se trouer la fontanelle pour une fondue même pas de Savoie.

- C'qui m'enchante, c'est le gratuit du net, la gratounette à l'œil de la webcam, ou bien les RDV l'air de rien. Les écrits qui tuent, les souris qui s'emmailent, les internés d'Internet, les fous alliés dans le cyber-foutoir.
- Ce que j'aime, les gros nœuds papes qui se desserrent le kiki et ramonent comme un balayeur, les chicos sans chicots, qui s'envoient en l'air en hydravion, les palmiers en plein sur-bouc. Des fois qu'ils tirent une meuf au milieu d'une teuf.

- La réalisation est plus difficile que la dénégation. Si tu veux retrouver Bouba, évite l'évier !
- Les joints se recollent dans la tuyauterie, les ondes mortes se ramassent au seau du lit. C'est comme chercher le Prince Charmant en pissant sur les tombes.

- Toi, t'as un passeport vert ou une carte d'alimentation ?
- Désolée, Je n'ai plus de papier : je me torche avec des feuilles de chou.
- Aïe à ta fesse, t'as pris un dream sous les bas héros des gares, aïe à ta fesse, frotter de conserve, ça tord les dents, même si c'est que le début. La Terre est ronde, alors y'a qu'à partir de l'autre côté, pour voir.
- Le désamour, ça fout les jetons.

Á Efpé, Souillac, le 18 avril 2002


(*) Fred Pontonnier-Mény, alias Efpé, trouve son texte "Hype à ta face" trop référencé par les moteurs de recherche, texte pourtant publié sur le Web dès 2000... Il réclame " le droit de ne pas être poursuivi par son passé " (dixit). Outre le fait qu'on l'est, poursuivi par son passé, et que ce jeu de mot en parallèle avec les grands criminels me paraît indécent ou vulgaire, je trouve bizarre qu'il n'incrimine pas d'abord Google, qui référencie son site, et le pote qui a mis le texte en ligne.., Et encore plus bizarre qu'il laisse son texte en ligne !
En fait, il n'aime pas mon texte.
(Peut-être que " l'écrivain parisien ", comme il lui plaît à se nommer n'aime pas qu'on apprenne qu'il passe parfois par... Souillac ?)
Alors, du coup, disons que ce n'est plus un hommage, mais un pastiche.

J'ai appris avec désolation la disparition de Fred ; un peu par hasard : juste en cherchant de ses nouvelles sur la toile. Cette page avait été actualisée en 2006.
Entre-temps (?), le Hype à ta Face originaire est devenu Ex Nihilo, le Hype à ta Face nouveau se trouvant ici.
Deux mois après la parution de son 2ème livre, La Conquête du Désastre, (Éd. Sulliver) sous le nom de FP Mény, Frédéric Pontonnier-Mény est retrouvé mort dans une grange de Corrèze le 11 juin 2008, frappé d’une crise cardiaque à l’âge de 43 ans, avec pour seuls biens, son vélo et ses textes. Il est question d'une violente dispute et d'un violent orage, de littérateurs du cru et de solitude de l'artiste incompris. Le corps de Frédéric Pontonnier-Mény a été incinéré le 18 juin 2008.
Sa petite sœur disperse ses cendres au gré du vent. Shiva, qui continue à faire vivre Efpé à travers son site, ouvre en 2010 une page Facebook en son nom.
Homeless Story
a été publié à titre posthume par les Éditions Sulliver en janvier 2009.

 



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