La Truie
Cette nuit là la hune
a baisé le froc
du matin le soleil
dans le silence Popaul
d'une aurore pépère
a baissé son soc
Enterre-la de Sienne chaude
Les fumées cheminaient réveillées
sous le dôme laiteux
tordaient leurs ailes spectrales
l'éclair d'étoile aux dents
dans la douleur des poils
hérissés
Empile-la de souches sèches
L'astre était rhabillé
au milieu de l'uniforme
outremer
du ciel vide de celles
qui repoussent
les avances erratiques
des aberrations
La lune rotait
derrière les ombres
les cicatrices bavardes
se rouvraient en sourires narquois
bleus de mère
hordes de silences
Suce-la de son sel
Les maux étaient muets
le corpus haletant tendu
sur les rets qui entendent l'oreille
la proie légère comme un cheval
mort ailé
cloué au ciel
de béton et d'argile
griffe-la de ses cils
et viens
La boule de glace
en est encore
à son premier parfum
le sort bée sur les hanches
des violons comme au fond
d'un sac
Graisse-la de ses restes
Tout fondait sur les temps
et la vitre s'abaissait
métronome des pets de nonne
dans le respect syntaxique
d'un oiseau lyre
en retard d'une blanche
Caresse la caresse
Par les trous
la vasque se vide de sa rose
et s'emplit de rosée
l'alarme a l'œil et guette
où le guerrier plante son arme
lasse sous le velours de la truie
Lèche-la de sa soue
Lèche-la de ses suies
Suis-la
Sois là
Souillac,
le 1 mai 2010
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