Jean Pierre Pouzol


à la  Poésie

Pour Lauranne

je ne réécris pas Les états généraux
ce qui passe ne passera plus
mais si tu hantais à nouveau cette rue
alors tu serais immortelle
peut-être ressemblerais-tu à Génica Athanasiou
et si je te vois traverser mes jours
si je t’entends battre dans le cœur de la porte
si j’entends ta parole d’au-delà les miroirs qui encorne tout malheur
c’est qu’il est temps de laver nos rêves
avec la grande flèche d’ombre qui transperce un soleil rouvre
et si j’entends tes pas derrière le seuil
et si j’entends ta voix
lorsque tu viens vers moi sans plus savoir de ton passé
rien
c’est qu’encore tu ne sais pas que tu crois que le soleil tourne autour de la terre
et tourne autour des étoiles
et que le soleil tourne dans ta tête comme un tournesol
___pour qu’enfin chacune de nos paroles ne soit plus le couteau de la rivière qui départage nos vies
peut-être ressembles-tu à Génica Athanasiou
ou à l’instant immobile en équilibre d’éternité
mais je sais que je te prends au piège des mots
que ta réalité devient mon imaginaire
et qu’il est temps de brûler ce que nous avons aimé
de trouer le ciel avec le clou de l’orgasme qui fente le four

je prends mesure de ma faiblesse à transborder les mots
et j’accueille en moi tous les possibles
je franchis ma parole au-delà des évidences
comme un enfant se jette dans le jeu
___il n’y a rien qui ne parle dans mes poèmes qui ne soit tes rêves prompts à retourner l’énigme du temps

je n’oublie pas ton silence qui parle tous les silences
je n’oublie pas que nous parlons tous en étranger ta langue
je n’oublie pas que tous nous sommes tes exilés

[Fin provisoire]

Caminel, 6 mars 2002.

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