Jean Pierre Pouzol
Pour " Intersections"


" La forme de mon cœur est celle de la ville "


L'écriture est comme une ville un miroir déformant
Un bruit bluté dans le chas de la porte un bruit brûlé
En haut des escaliers de pierre où le temps s'est voilé
Comme une lourde chimère emportée au bois dormant

Nous avons erré au long du jour au jardin rêvant
Dans le violent sommeil des antans de nos défaites
Notre parole ouvrait un cœur pareil au cri des bêtes
Et traçait en nous un invisible cercle de chant

Nous avons troué nos rêves au feu de la rivière
Notre poème en voulait percer la forte lumière
Qui battait tel un cœur chancelant sur nos lèvres bées

Des pas des pas des pas pleuvaient qui ne s'achevaient pas
Comme un noir battement d'ailes dans la forêt de nos bras
Puis nous sommes rentrés par une porte dérobée

Caminel, le 27 juin 2002.


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