Jacques
Rouby
Insectes
Essai de cris sur l'étang des couleurs Texte de Lauranne |
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Tango. Tango. Ah dites-moi les corps serrés Fleur séchée entre les pages d'un livre. Ah dites-moi les musiques qui enivrent. Heurtent la porte les musiques dénudées. Et tous ces lambeaux s'arrachent un à un pour la profondeur du ciel. Succession de peaux jusqu'à l'ultime transparence traversée. Douce comme une aile. |
Tango.
Les bras de la mort se replient sur le vide. L'esprit est derrière. J'ai faim de Vlaminck, et mal au coeur. La danse pétrifiée des pétales cueillis referme son soleil noir. Tango. Tango. La jeune fille au diadème salue inutilement. Nul ne regarde que son ombre. Vrille l'oeil au fond du trou serpent. Les chevelures insanes ont depuis longtemps cessé leur manège. Tango, tango. Comme un animal transpercé de métal, épinglé sur du buvard. Tourne, tourne, dans l'arène. Brillez, habits de lumière ! Le piège aveugle des couleurs s'est refermé sur la bête. |
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