Jacques
Rouby
Insectes
Essai de cris sur l'étang des couleurs Texte de Lauranne |
Dans la fleur de la nuit, la fleur de l'âge déroule son fil incessant. Les cadavres des fleurs n'ont jamais senti si fort qu'au fond du vase. Je n'ai jamais aimé les fleurs coupées. Jamais aimé les rangs de guillotinées qu'on a oubliées de tondre. Avec leurs poils sous les bras. Leurs membres orphelins de vie. Des tubes de fiel, de morve, de sang blet, des tumeurs éventrées sur l'eau. Et le sol empustulé de pellicules teigneuses. Alors de grandes libellules déchirent les lacs d'humeurs. Et leurs grandes pattes nues rayent la nuit. Du cocon des fleurs éclôt le ballet des rictus, la danse des déguisés, la chorégraphie désossée des mandibules démantibulées. Riez, noirceurs aveuglantes. Merdes aurifères. Chaque signe blanc timbre les draps de néant. |
Le noir est couleur. |