Jacques Rouby
Le temps comme message

Un article dans La Dépêche du Midi, janvier 99.

Né en 1953, Jacques Rouby peint depuis plus d'une vingtaine d'années.
Après une première exposition au Casino de Saint-Céré, qui lui valut les éloges de la presse et de la critique, il s'exile à Paris, choisissant de ne vivre désormais que de son art.
Caricaturiste sur le Parvis "Beaubourg", devant le Centre Georges Pompidou, il renonce à une vie facile pour rejoindre Collioure, où il peint sur le bord de mer.

Bientôt, cette eau le mènera à y immerger ses œuvres : des cartons, des papiers couverts de pigments, que la mer a tôt fait d'emporter. Fasciné par la richesse et la lumière des peintures qu'il retire de l'eau, il réalise dans le même temps l'éphémère de la chose, car les teintent pâlissent à la lumière du jour, et perdent leur brillance en séchant.
Il continue sa recherche.

Éphémères.
Ainsi en est-il des gants de latex d'où il tire de somptueuses compositions. Ces gants sont ceux qu'il utilise dans son travail, sur d'autres œuvres, pour se protéger les mains. Ce sont d'authentiques gants de travailleur, sur lesquels les pigments, les colles, les poussières de carton ont laissé leurs empreintes. Jacques Rouby leur redonne vie grâce à des installations, où ils acquièrent la grâce des fleurs et des papillons.
Œuvres éphémères de la Nature et de l'homme se rencontrent.

L'usure, la dégradation. Pour Jacques Rouby, les ruines ont une signification autonome. Ses œuvres parlent, comme une vieille maison, dont il ne restent plus que des pans de murs noircis. Nous savons que des gens ont habité là. C'est ce qui en rend émouvante la dégradation. Les ruines sont portées au rang de vestiges.

La destruction fait partie intégrante de la démarche créative de l'artiste. Ainsi, il aboutissait autrefois à la destruction complète de son travail. Maintenant, cette destruction est inscrite dans l'œuvre, qui est dégradation, destruction, voire putréfaction. Celle-ci n'a plus besoin d'être détruite pour dire. Les œuvres de Jacques Rouby sont, comme il le dit lui-même, Déchets d'œuvre.
L'usure est un mouvement. La vie quasi-autonome des matériaux. Une dynamique interne, qui règle toute vie.

Les travaux de Jacques Rouby ne portent pas de titre, pour la plupart. Il y en aurait trop, l'œuvre changeant de signification à chaque fois, à chaque nouvel événement : un accrochage, une exposition, voire une nouvelle intervention de l'artiste, ou du temps 85! Ainsi, donner un titre reviendrait à bloquer cette évolution naturelle, ce double travail de l'artiste et du temps. Frères siamois.

Expositions

Quelques expositions collectives :
Biennale de Rouen "Art et déchirures" 94
Printemps off de Cahors juin 99 : "Photos", 79 rue Saint Urcisse.
Festival de jazz : juillet 99, Souillac. 13 affiches exposent ses variations.
"Février Création" : février 2000, Brive La Gaillarde.
Salon International des arts : juillet 2000, à Souillac. Prix de la ville.
Rencontres Avril 2001
Caviardages Aléatoires, avec Christian Alle. Juillet/Août 2001
Exposition à l'Atelier 25 : du 10 au 30 sept. 2002, "Décollages" avec Jean Pierre Pouzol et Lauranne...
Cahors : Prix avec "Boite Blanche", 2004
Salon International des arts : juillet 2004, à Souillac. Prix de la gravure.
"Expo Boeuf" Atelier 25 à Souillac, juillet 2005, avec Lauranne et Fernando Costa

Dernières exposition personnelle :
Avril 98 : "Photo-graphismes" à La Chantrerie, Cahors.
Octobre 98, Salle Saint Martin, à Souillac.
Septembre 99/septembre 2002 : Exposition/installation de l'Arbre Rond.
Décembre 2002 à.... : "Boucherie", installation in situ.
Exposition en juillet au "Cabrettaïre", estaminet culturel à Montvalent.

Sommaire

Site de Jacques Rouby. Art brut. Expressionnisme abstrait.

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