Et comme vingt vagues au-dessus de la mer
Reviennent les chevaux
Source d'ombre et de lumière
Leurs yeux si grands à travers la nuit
Étoiles sur le lit
Vagues sur les vagues
Ils reviennent en bataille aux nuages
Cris nocturnes des rêves bousculés
Silence
la nuit appartient aux chevaux
Même s'ils s'échappent
toujours
Caressée par le souffle brûlant de leurs naseaux
Debout couchée je vole immobile sous leurs sabots
Assaillent et reviennent
et défont et renouent
Les chevaux de la nuit s'ivrent de moiteur
Et s'affaissent repus aux pieds des idoles
Jamais mes pieds ne
seront une stèle
Et jamais ils ne s'arrêtent
Mais j'aime l'odeur
de leur peau qui me gifle
L'empreinte de leurs sabots sur mes reins dénoués
Effacent comme marée
la trace des flots
Comme vent sur la dune le sable envolé
En paix les chevaux
hument leurs crinières
Et me mangent le cur
Souillac, et à travers l'espace. 27 octobre 2003
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