Mise à jour : 16-nov-15
Texte : Lauranne, avec
la collaboration de J.Rouby.
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Aiguillonné par un enthousiasme nouveau, il entreprend alors de tout stocker
dans des cageots à légumes à l'entrée de son jardin, pour faciliter le chargement.
Il me confie au téléphone que la tâche s'avère plus ingrate que prévue, car
les paquets saturés d'humidité se disloquent, se décomposent en petits morceaux.
Quoique la mise en pièce(s) soit inhérente à sa mise en boite, cela crée encore
des interférences, et des aléas à gérer.
Seuls les ouvrages les plus solides sont posés sur des palettes. Le reste se
constitue d'agrégats feuilletés, meubles, fragiles et délitables à merci.
Le jour J arrivé, J.R me rappelle que je lui ai causé, un jour, d'une parcelle
de terrain, d'un bois, sans doute, que possèderais ma mère sur le Causse. Il
faut dire que je n'en savais rien de plus.
Car, décidément, il a des réticences à installer son œuvre dans mon jardin
au bord de l'eau ! Craint-il vraiment d'incommoder les passants ? Je crois surtout
qu'il redoute les prédateurs de tous poils. Alors, bien sûr, je téléphone à
ma mère, qui me donne son accord. Son bois est inexploité. Et J.R monte en éclaireur
sur la colline, d'un coup de pédale. Tout le monde est OK. En route. Le petit
camion est de sortie. J.R nous attend devant sa maison. Les œuvres, excessivement
lourdes, sont entassées dans des cageots à légumes. L'artiste s'excuse de l'odeur.
(Oui, en effet !...). Arrivés sur place, c'est à dire sur la colline de l'Arbre
Rond, le déchargement s'avère moins problématique : les cageots sont semés le
long de la route. Je laisse le soin à l'artiste de les trimballer ensuite à
travers la broussaille...
L'artiste passe chaque jour pour guider les gestes de la nature.
Il superpose, il décolle, réassemble, ajoute, détruit.
Il jette sur les surfaces des poignées de pigment.
Les amas de papiers deviennent tableaux pour quelques instants...
Puis il recrée des tas, des monticules, des piles, des masses.
Les tableaux attendront.
Il est toujours trop tôt.
Peut-être même qu'ils n'en finiront
jamais d'être infinis.
Peut-être qu'ils se dissoudront ici, dans la broussaille, sous les branches
des grands sapins ?
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