La
Cavale
La cavale arrive et je ne l'entends pas
Sautent les chevaux au ciel détonnant
La chevauchée me renverse de son pas
Sous l'ombre brûlante je reste, ô mon amant !
Mais
quel est ce bruit qui réveille l'onde ?
Et l'arbre endormi et le cri des oiseaux ?
J'ai à l'âme une lueur qui m'inonde
Que rien ne trouble que les pas des chevaux
Et le
vent des buissons se fait tornade
Et l'envol se fait départ et défaite
J'ai peur des îles comme des manades
Et des chevaux fous qui s'entêtent
Pourquoi
leurs sabots passent-ils
En ces chemins tus et bouleversés
J'ai trop d'amour sur ma main, mon île,
et trop de chant pour ne pas traverser
L'empreinte
sur mon corps, ô se sait !
Et l'émoi me poursuit comme tatouage
C'est mon cur que tu caressais
Mon amant, mon amour, les mots trompent la page
Qu'importe
l'amour, qu'importe les mots
Je suis à tes pieds comme oiselle naïve
Et ne veux rien que ton chant sur ma peau
Et ta voix me brûle comme chaux vive
Souillac, à travers la nuit, octobre 2003
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